Emergences - Lâche la pression, cocotte !
Marianne

Lâche la pression, cocotte !

Un de mes professeurs me disait qu’il était bon de faire sérieusement les choses sans se prendre au sérieux. 

Nous évoluons dans une société où l’on doit réussir en tout : couple, travail, famille et rester zen (et belle) ! Quelle pression ! Combien d’entre nous se sont brûlés les ailes à force de toujours en faire plus, faire mieux, donner la meilleure version de soi-même (contre-productive) qui ne tient pas longtemps la route ?

Pour calmer le jeu du rythme de nos vies trépidantes, quelle est la fonction de la méditation ? À qui s’adresse-t-elle ? Quels sont les clichés qu’elle véhicule ? Non la méditation ce n’est pas l’arrêt complet du mental et ce n’est pas destiné uniquement à des ermites à moitié-nus au fin fond de l’Himalaya dont la kundalini s'est réveillée…Bien qu'ils soient plus disposés que nous à méditer du matin au soir (sans enfants, ni ménage, ni factures à payer, etc)

Méditer c’est beaucoup simple que cela même si, on ne va pas se le cacher, ça demande de se mettre en condition, de se discipliner, d’accepter qu’on n’y arrive pas toujours, qu’on est loin d’être parfait et tant mieux car si on était des êtres parfaits, il n’y aurait plus rien à faire dans cette vie, ni projets, ni actions, etc.

Avec son titre évocateur et délicat « Pète un coup, l’art subtil de lâcher la pression », Marianne Leenart nous livre dans son dernier ouvrage ses expériences sans filtre de méditante chercheuse, turbulente, drôle et amoureuse des baleines et du karaoké. Nous avons la chance de la recevoir le 25 novembre prochain pour une conférence aux Jardins d'Émergences ! (disponible en ligne et en replay) À l’image des menus végétariens servis dans les retraites spirituelles, constitués essentiellement de légumineux et autres choux à haute teneur en oligosaccharides qui fermentent dans le gros intestin, Marianne nous enseigne que pour méditer, il ne faut pas trop se mettre la pression et pourquoi pas péter un bon coup !

Marianne Leenart évoque l’inspirant ouvrage de Jack Kornfield : « Après l’extase, la lessive » qui reprend des témoignages de pratiquants et de grands sages qui racontent en toute humilité leurs joies et leurs mésaventures sur le chemin de la méditation et de la vie. Elle nous livre que les pratiques méditatives qu’elle nomme « sagesses joyeusement subversives » vont bien au-delà du bien-être individuel, elles nous invitent au bien commun. Pour se remettre en lien avec soi, avec les autres et avec l’ensemble du vivant. Se retirer en soi pour mieux revenir dans la vie, avec les autres !

Ce midi, je n’ai pas mangé de pois chiches ou d’haricots rouges mais j’aurai pu…J’ai passé la porte d’un lieu tout à fait simple et précieux près de la piscine d'Etterbeek et des Jardins d'Émergences. Je ne me rappelle pas d’y avoir pété un coup ! Mais plutôt d’abandonner mon smartphone et mon laptop pour être là, présent.e et échanger autour d’un repas (très copieux) avec de nouvelles têtes que je reverrai sûrement la prochaine fois. J’étais chez Kom à la maison, un restaurant solidaire de quartier, fondé et géré par trois femmes au grand cœur, entourées d’une équipe de bénévoles qui cuisinent et aident à l’intendance. Tout est fait maison avec des produits frais, locaux et de saison. Pas d'ordis, ni de matcha latte ou autres boissons à nom composé mais de grandes tables recouvertes de nappes aux tissus seventies (je vous parle du siècle dernier). On se tutoie, on se retrouve entre habitué.es, gens du quartier, anciens bénévoles et l’on est accueilli.e avec beaucoup de tendresse et sans chichis quand on débarque pour la première fois. On y mange bien et beaucoup ensemble à 12h30 du mardi au vendredi (et en plus à 19h30 les jeudis et 13h le dimanche) pour un prix solidaire (15€ le prix indicatif de revient et selon ses moyens, on peut mettre moins ou plus).

Un moment de partage, de présence et de lien, sans attente particulière c’est peut-être cela aussi le chemin vers le lâcher-prise ?