La Nature a-t-elle une âme ?
Avez-vous déjà entendu parler d’éco-psychologie ?
Nous entendons dans les médias les termes d’écocide, d’éco-anxiété, mais à propos de l’éco-psychologie : rien, niks, nada ! Et pourtant c’est un champ passionnant et bien moins déprimant !
L’éco-psychologie part du postulat que la Nature n’est pas un objet aux ressources qu’on (é)puise mais un organisme vivant qui a une âme. La Nature est sacrée, douée d’une aura magique, d’une part invisible. L’éco-psychologie établit l’existence d’un continuum entre l’âme personnelle et l’âme du monde. L’être humain serait dès lors un vecteur macrocosmique, un homo universalis où le sens est dans les liens. En opposition à cette vision : l’homme cartésien où le sens est dans l’objet. C’est l’ascension de l’homme-machine, de l’homme urbain évoluant dans une nature désacralisée, dominée, coupée d’énergie (on citerait Descartes et les philosophes des Lumières mais cette conception du monde prend ses racines avant la Renaissance !)
En éco-psychologie, « il y a une relation intime, profonde, entre le processus de guérison des blessures anthropologiques et le processus de guérison des blessures écologiques. Cela signifie que l’on ne peut pas envisager un bien-être individuel ou collectif à l’ombre d’une planète malmenée. Et la relation est dialectique : il ne peut pas y avoir de résolution de la crise écologique s’il n’y a pas une métamorphose de la psyché, de l’âme, de la conscience, de la façon dont nous envisageons notre existence, psychique et matérielle ». Ce n’est pas moi qui le dis mais Mohammed Taleb, philosophe algérien qui enseigne l’éco-psychologie, conférencier et auteur de nombreux ouvrages tels Nature vivante et âme pacifiée, Écologie vue du Sud, Éloge de l’âme du monde, etc. Nous l’accueillons pour la première fois à Émergences Lundi 4 novembre de 20h à 22h pour une conférence Pour en finir avec le développement personnel… Le développement personnel qui a la cote aujourd’hui ne serait-il pas complice d’une quête d’un bonheur illusoire coupé de liens ? D’un certain repli sur soi sous le vernis du « bien-être » ?
Parce que l’écopsychologie est transdisciplinaire et crée des ponts plutôt que des cloisons entre les différents champs qu’elle traverse (religieux, spirituel, artistique, culturel, scientifique, géopolitique…), citons l’éco-féminisme tel qu’il est envisagé par des figures aussi éminentes que Vandana Shiva en Inde, Starhawk aux U.S.A. et Ivone Gebara au Brésil. Sans oublier Joanna Macy, éco-philosophe et militante dont Ilios Kotsou fait le portrait dans le podcast Donne-moi des elles (Épisode 18) sur le matrimoine. Vous pouvez l’écoutez ici.
Notre leitmotiv « Se changer, changer le monde » prend, avec l’éclairage de l'éco-psychologie, tout son sens.