Tchendukua se mobilise pour protéger les Kogis et transmettre leur sagesse
“ Les petits frères abîment tout, pas seulement la Sierra, non, ils abîment la terre, la nature, ils ne respectent rien… ”
« Parler du territoire, de l’air, de conservation de la conservation de la nature, ce sont des questions qui concernent l’humanité. Chaque jour, le territoire, la mère, notre planète, est un peu plus détruite. (…) Il va y avoir de plus en plus de catastrophes naturelles et les gouvernements ne vont plus avoir assez de ressources pour faire face aux difficultés qui vont affecter les populations, indigènes ou non indigènes en Colombie, et dans les autres pays du monde. »
Gouverneur José de Los Santos Sauna, représentant des Kogis
En Colombie , la « voix » de la nature portée par les communautés indiennes se brise contre les mines et les super projets.
Mines, barrages, grands projets, exploitations pétrolières, les communautés indiennes de la Sierra Nevada de Santa Marta réussiront-elles à repousser les vagues de développement qui menacent leurs territoires ancestraux ?
Depuis le mois de novembre, les peuples autochtones de ces régions se mobilisent ardemment (hélas dans l'indifférence générale) pour réclamer que leur territoire ancestral soit protégé de toute exploitation minière. Jusqu’ici, aucun accord n’a pu aboutir entre le gouvernement colombien et les peuples autochtones.
Située au nord de la Colombie, la Sierra Nevada de Santa Marta est le massif côtier le plus haut du monde. Sa biodiversité exceptionnelle et ses nombreuses espèces endémiques représentent un patrimoine naturel irremplaçable. Une richesse naturelle fortement menacée par un développement économique accéléré, dont plus de 245 autorisations d’exploitation minière, 132 projets en cours et 348 nouvelles demandes en attente, sans parler des 1320 sollicitations pour l’exploitation d’hydrocarbures. Une multiplication de projets qui fait peser de sérieuses menaces sur les 36 cours d’eau qui naissent dans la Sierra et approvisionnent les 3 millions d’habitants de la région.
Au delà de la défense d’un territoire naturel, ce type de confrontation est représentatif des conflits qui risquent de se multiplier dans un futur proche : d’un côté les représentants d’une vision du monde où la nature est réduite au rang de matière première à même d’être exploitée sans limite et de l’autre, une vision de monde ou la nature est une Pays-sage, qui associe une dimension matérielle et surtout spirituelle porteuse de la « loi des origines » qui organise la vie.
Pour les communautés indiennes de la Sierra, protéger l’intégrité de leurs territoires et préserver leurs cultures est un engagement spirituel qui ne peut pas être remis en cause. Il en va de leur survie et sans doute de la nôtre...
Créée en 1997 par Eric Julien - intervenant très apprécié des Journées Emergences 2017- ; sous le parrainage de Pierre Richard, Edgar Morin et Jean-Marie Pelt, l’association Tchendukua réunit celles et ceux qui souhaitent préserver un mode d’existence basé sur le respect de la nature, des autres et la recherche de l’équilibre.
Plus d'infos sur http://www.tchendukua.com/